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    Taire c’est faire comme si ça n’existait pas

    Je ne pensais pas être dans le déni. Mais en fait je le suis quand même un peu, beaucoup, passionnemment. Et lui aussi. On en parle très peu. Et encore, que si je le questionne. Et moi je suis dans une période où je suis partagée entre me rapprocher des associations de malades et d’aidants et ne pas le faire. Le faire ce serait reconnaître que je suis vraiment devenue une aidante. Je l’ai écrit ici. Mais c’est encore tellement irréel tout ça en fait. Et je suis aussi dans une anesthésie émotionnelle assez perturbante. Je mets les émotions bien sous le couvercle, de peur d’être envahie, ensevelie, noyée. Résultat, un mois que je suis incapable de vraiment bosser correctement. Ma concentration est au centième dessous, mon attention n’en parlons même pas. Comme les enfants qui jouent dans la cour de récré, j’ai envie de crier ” On dirait qu’on…

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    Ménage à trois

    Depuis trois ans, d’abord sans savoir de qui il s’agissait, nous avons démarré un ménage à trois, mon mari, la maladie et moi. Depuis le mois de décembre 2023, cette troisième “personne” a un nom. C’est un syndrôme parkinsonien. Je lutte contre mon cerveau pour ne pas associer mon mari à sa maladie. Il n’est pas sa maladie, il a une maladie. Son manque d’entrain parfois, son manque de désir, ses difficultés, ce n’est pas lui. C’est sa maladie. Et finalement c’est ça le plus dur à vivre au quotidien. La maladie m’a enlevé le mari que je connaissais. Elle est à l’oeuvre depuis trois ans (peut-être même plus finalement quand j’y repense) et modifie petit à petit notre relation, en le faisant évoluer, mais pas toujours comme j’avais espéré qu’il évolue et qu’on évolue ensemble. Avec cet exercice de bien dissocier mon mari et sa maladie, j’ai désormais l’impression…

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    Un peu de lumière [Confinement S02 – Ep04]

    Troisième et quatrième semaine de confinement. On prends les même et on recommence. Boulot bof. Moral bof. Ambiance bof. Seule la météo nous a offert quelques belles journées, j’ai profité de belles lumières du matin en partant au boulot, et ça, ça fait vraiment du bien ! Mais ça y est, quand je sors du boulot le soir, il fait nuit et ça, j’aime vraiment pas ! Mais heureusement, quelques rayons de soleil sont venus illuminer ma semaine. Déjà, sur le front de l’épidémie, ça va mieux, les commerces non essentiels on réouvert et ça… et ben, ça fait du bien de le savoir quand même c’est bête, mais on ne peut pas nier l’influence de ce genre de nouvelles sur le moral. Cela donnait une perspective bien plus “heureuse” que début novembre. Bref, de ce côté là les nouvelles sont encourageantes. Même si c’est pas gagné, et si la…

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    No man’s land [Confinement S02 – Ep03]

    [Semaine du 9 au 13 novembre] La seconde semaine de confinement n’a chez nous pas vraiment eu le visage d’un confinement… A part la désormais présence quatre jours sur cinq de Bruno à la maison, ce qui me simplifie bien la tâche du soir car c’est toujours plus facile de gérer à deux le fameux marathon du soir, Camille est au collège, Gaspard à l’école (quand il ne tousse pas…) et moi au boulot. Cette semaine ressemblait donc à toutes nos semaines depuis le début de l’année ou presque. A part mon moral en berne, il faut l’avouer, le confinement ne change vraiment pas grand chose pour nous, nous sortons peu le we, sauf pour nos activités associatives, mais on invite peu, et on est peu invités, et si on sort c’est rarement pour faire autre chose que se balader dans la nature ou faire les courses essentielles… Donc, le…

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    On prends les mêmes et on recommence ! [Confinement S02 – EP01]

    Mercredi soir, je sentais bien que ce qu’allait nous annoncer Manu n’était pas réjouissant, réjouissant… Je l’imaginais bien avouer sans l’avouer que les autorités étaient dépassées par les événéments et que nous n’avions pas d’autres choix… Je savais que cela ne serait de toute façon pas une bonne nouvelle, ni pour la santé en général, ni pour la santé mentale de nos concitoyens en particulier, ni pour l’économie, et encore moins pour nos petits commerces de proximité. Je savais que cette fois-ci mes patrons devraient continuer à faire vivre l’entreprise coûte que coûte et que même si toutes les boutiques françaises qui vendent nos produits ne pourraient pas rester ouvertes, il fallait que la production reste opérationnelle pour honorer les commandes de nos clients particuliers qui commandent en ligne, et pour les commandes en Angleterre. Je savais que mon quotidien se transformerait en auto-boulot-dodo sans loisirs, ni activités sociales autre…