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Un peu de lumière [Confinement S02 – Ep04]

Troisième et quatrième semaine de confinement. On prends les même et on recommence.

Boulot bof. Moral bof. Ambiance bof. Seule la météo nous a offert quelques belles journées, j’ai profité de belles lumières du matin en partant au boulot, et ça, ça fait vraiment du bien ! Mais ça y est, quand je sors du boulot le soir, il fait nuit et ça, j’aime vraiment pas !

Mais heureusement, quelques rayons de soleil sont venus illuminer ma semaine. Déjà, sur le front de l’épidémie, ça va mieux, les commerces non essentiels on réouvert et ça… et ben, ça fait du bien de le savoir quand même c’est bête, mais on ne peut pas nier l’influence de ce genre de nouvelles sur le moral. Cela donnait une perspective bien plus “heureuse” que début novembre. Bref, de ce côté là les nouvelles sont encourageantes. Même si c’est pas gagné, et si la perspective de passer Noël sans congés (à cause du boulot et du contexte sanitaire, on a choisi de ne pas quitter la région parisienne à Noël) et pas tout à fait comme d’habitude me mets dans une position inconfortable et je me sens quelque peu déstabilisée (mais si cela nous permets d’alléger la hotte du Père Noël, moi ça me va !) – un comble pour moi qui peste toujours à l’approche des fêtes car je redoute le marathon des loooongs repas de famille et de la fatigue que cela engendre. En fait, je crois que je n’aime pas que l’on m’impose, ou que les traditions/circonstances m’imposent la façon dont je dois fêter Noël, ou plus globalement la façon dont je dois faire les choses. Je n’ai toujours pas réussi à me faire une opinion tranchée pour savoir si ce reconfinement était opportun ou non, s’il faut déconfiner plus rapidement ou non… Tout ce que je sais, c’est qu’il va encore falloir s’adapter, et faire avec durant les prochaines semaines, et je redoute le début de l’année 2021 et la reprise dare dare qui pourrait se produire comme en juin dernier ou alors un marasme économique qui se prolonge. Bref. Il est de toute façon trop tôt pour faire des plans sur la comète. ça non plus, je n’arrive pas encore à m’y faire… être totalement dans l’instant présent sans penser à ce que sera les prochains jours/semaines/mois. C’est vraiment un exercice auquel on a pas été habitué et qui insécurise grandement.

Mon premier rayon de soleil de cette deuxième partie de novembre a été l’arrivée de la saison 4 de “The Crown” sur Netflix. C’est con, hein, mais j’adore cette série. J’adore le jeu de l’actrice qui incarne Elizabeth II. J’aime cette plongée au coeur du pouvoir, car je trouve que cela démontre combien un tel rôle peut isoler, rendre malheureux et combien ce genre de vie “héritée” est certes un privilège mais une grande responsabilité et interroge sur les notions de destin, de l’expression des individualités et des personnalités dans un système rigide, traditionnel et conservateur. Je me suis fait les 10 épisodes en quatre soirée. Je n’ai pas résisté à me faire trois épisodes certains soirs…

Le second rayon de soleil a été cette interview de Barack Obama diffusée mi-novembre à l’occasion de la promo de son livre. J’ai bu ses paroles. Quelle aura et quelle classe ! J’ai trouvé ses propos tellement justes, son analyse extrêmement pertinente sur la période sur nous traversons. Avec des propos humanistes comme j’en ai rarement entendu dans la bouche des grands de ce monde. C’est à se demander comment l’Amérique a pu passer d’un président de cette classe à l’autre guignol sans transition aucune ! Alors évidemment que tout cela reste de la promotion pour son bouquin, mais le job a été super bien fait, par Barack lui-même et par les journalistes, car ils m’ont donné envie de les lire ses mémoires. Encore une fois, sans doute pour essayer de comprendre ce qui peut bien se passer dans la tête d’un homme qui a une telle responsabilité sur les épaules, prix Nobel de la Paix, information que j’avais zappée mais qui m’est apparue évidente lorsque il a conclu cette interview par des mots qui m’ont profondément touchée.

Le troisième rayon de soleil de cette fin novembre a été cette présence dans les médias à plusieurs reprise de Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, qui elle aussi assure la promotion de son livre qui vient de sortir “Ci-gît l’Amer, guérir du ressentiment” Elle aborde la question du ressentiment qui est partout dans notre société, elle évoque que l’inégalité est le propre de nos démocraties et combien cela joue sur leur survie et leur avenir et comment le piège se referme. Et évidemment cela vient parfaitement faire échos à ce que nous vivons et ce que je déplorais la semaine passée à propos de la gestion de la crise du Covid et ce que cela génère comme thèses complotistes. Ses interviews ne sont pas toujours facile à suivre et à comprendre (cela reste une philosophe qui manie des concepts abstraits…) mais ses explications sur le complotisme (excellente intervention sur ce sujet sur France Inter), le ressentiment, son regard et son recul sur ce que nous traversons m’a fait beaucoup de bien. Sans doute parce que cela élève un peu (voire beaucoup) le débat au delà de la question “le gouvernement fait-il les choses comme il faudrait les faire” et que cela me nourrit intellectuellement et permets vraiment de prendre de la hauteur, du recul. Cela m’a évidemment donné envie aussi de lire son livre. Me voilà donc parée pour les cinq prochains mois de lecture, entre les livres achetés au début du confinement et ces deux nouvelles idées de lecture. Reste plus qu’à retourner voir mon librairie préféré…

Dernier rayon de soleil, ou en tout cas chose positive qui permets de se projeter un peu dans le futur à moyen terme à défaut du court terme, un projet de quitter la région parisienne se dessine doucement avec des perspectives et des opportunités professionnelles qui s’ouvrent pour Bruno. On a une idée déjà un peu plus précise de la destination, pas encore du timing, ni des modalités, mais cela permets de se projeter un peu et dans cette période incertaine, cela fait du bien de se raccrocher à des projets familiaux concrets, positifs qui rencontrent nos aspirations.

Nous avons clôt ce mois de novembre comme il se doit, en profitant de l’autorisation de sortie de plus de trois heures plus d’un kilomètre pour aller flâner en forêt et faire le plein d’air pur. Cela a fait un bien fou ! Et là, il est bien une chose pour laquelle j’avais une opinion tranchée : la nature sauvage m’avait manquée. Vraiment.

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