Entreprendre

Redevenir salariée

Il aura suffit d’un hasard (en est-ce un vraiment ?), d’une opportunité à saisir, d’une rencontre, d’un rdv et d’une évidence presque.

J’ai choisi de repasser de l’autre côté du miroir. D’écouter mon besoin grandissant de sécurité, de stabilité. Démarrer un nouveau challenge en équipe. Entourée, ensemble pour un joli projet, des beaux produits qui m’émerveillent.

Le 1er juillet, je serais de nouveau salariée. Je ne quitte pas mon statut d’entrepreneure, je lui donne une autre place dans ma vie, une autre importance. Moindre.

Je voyais l’entrepreneuriat bouffer ma créativité au fur et à mesure. Je voyais la joie et le plaisir de créer s’éteindre sous la tonne de travail que je devais fournir, pour gagner… pas grand chose !

Je ne voyais plus comment concilier mon besoin de ralentir, de prendre le temps tout en courant après celui-ci pour remplir encore et encore mon compte en banque et gagner ma vie.

Désormais, je n’entreprendrai pas pour réussir à en vivre, j’entreprendrai parce que cela a du sens pour moi, et que je veux y mettre de la joie uniquement, de la légèreté.

C’est la solution que j’ai trouvé pour faire taire définitivement mon ego stressé et angoissé qui me hurlait “il faut que tu gagnes de l’argent”. Je lui réponds en redevenant salariée, à temps partiel pour pour me laisser du temps pour vivre mon entrepreneuriat et avoir du temps pour explorer encore et encore de nouvelles choses sans me demander si c’est une bonne chose ou non, si je ne vais pas perdre mes clients, mes partenaires. Et la liberté de pouvoir dire “fuck” sans mettre en péril ni ma petite entreprise, ni mon couple ou ma famille.

Je redeviens salariée pour pouvoir connaître davantage de légèreté.

Je redeviens salariée pour ne plus me poser 40 000 questions. Me reposer l’esprit. Je redeviens salariée pour retrouver le plaisir de travailler en équipe, pour retrouver un cadre rassurant.

J’ai essayé de lâcher-prise sur plein de chose, de ne plus culpabiliser de devoir choisir les enfants le mercredi, de devoir travailler le samedi pour être en contact avec ma cible principale : les particuliers. Parfois j’y arrivais, mais parfois je n’y arrivais pas et ces périodes ou je n’y arrivais pas, étaient des grandes périodes de souffrance. Le corps me le faisait sentir. Et la quarantaine approchant, la sédentarité s’installant, il me le faisait sentir douloureusement le bougre. Dos en compote, articulations qui faisaient des siennes, voix qui se casse, courbatures qui traînent… réveils compliqués et nuits parfois écourtées par le petit vélo dans la tête.

Je redeviens salariée, parce qu’une opportunité s’est présentée sur mon chemin. Le genre d’opportunité qui t’enthousiasme, celle qui fait un clin d’oeil à ce que tu avais un jour dit à une copine (celle-là même qui a inspiré le titre de ce blog), celle qui te fait entrevoir -peut-être- un bel avenir dans un projet sympa, avec des gens sympas (aux premiers abords). Cette opportunité qui va te permettre de continuer à créer de belles choses, en lien avec la nature et propices à l’émerveillement.

Je redeviens salariée. Non sans peurs. Non sans regrets de ne pas avoir tenté davantage dans ma petite entreprise dans son format “activité principale”. Mais j’ai l’impression que j’arrive au bout de ce que je suis capable de donner pour ce projet et pour mon entreprise. La sensation que j’arrive en fin de cycle.

Le découragement,  l’essouflement sont devenus trop importants et trop souvent l’objet de mes pensées matinales dès le lever.

Je redeviens salariée pour retrouver de l’énergie, être dans la nouveauté. Faire le plein. Le plein de connaissances, le plein de good vibes.

Alors, non, ça va pas être simple les premiers temps, j’ai des commandes et des prestations à honorer, alors même que j’aurais démarré mon contrat, mais je sais que je vais pouvoir ensuite lever le pied, me laisser porter par ma créativité, refaire le vide pour mieux trouver l’inspiration et retrouver la joie.

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