Journal d'un confinement,  Où cours-je ?

La fin

On y est. Le vrai dernier billet de mon journal de confinement. Mais je ne vais pas m’arrêter d’écrire, ni ici ni ailleurs sur d’autres projets je l’espère. Ça je m’en fait la promesse et je vous prends pour témoin. Vous m’avez tellement tous témoigné que vous aimiez me lire… que cela m’encourage à poursuivre. Il n’en reste pas moins que ça sent clairement la fin d’une parenthèse que j’ai adorée. Un peu moins sur les dernières semaines mais quand même c’était chouette.

Macron l’a décidé. Les équipes enseignantes l’ont fait. Lundi prochain, grâce a la réouverture des écoles a effectif complet et avec protocole sanitaire allégé, le rythme familial redeviendra “normal” pour une semaine seulement. Camille sera en vacances le 26 au soir. J’ai tellement espéré cette reprise “normale” de l’école que je ne vais pas me plaindre hein que ce soit uniquement pour une semaine. Bref.

Lundi 22 juin donc, Camille retournera au collège avec cantine et aller-retour à la maison toute seule selon son emploi du temps. Gaspard aussi. Avec centre de loisirs le soir après l’école pour que j’ai le temps de rentrer du boulot. Moi horaires normaux et bouchons normaux. Bruno sans doute encore un peu entre télé travail, et boulot, les retours à la maison à 20h et parfois plus tard… On se croisera à 4 entre 20h et 21h heure de coucher des enfants, une heure de brassage d’énergie, de fatigue, d’excitation, d’émotions diverses que chacun déverse, décharge. Tout en essayant de faire ce qu’il y a à faire pour que tout le monde se couche le ventre plein et dans de bonnes dispositions.

La fin aussi des journées au ralenti. Cela fait deux semaines que c’est fini pour moi sur le papier mais pas encore vraiment dans nos têtes, et nos corps au regard de l’heure de coucher des enfants qu’on arrive pas à recaler.

Le marathon du quotidien a par contre bien repris. Et ça se voit ici. J’ai plusieurs articles brouillons enregistrés. Des trucs qui me sont passés par le coeur et par la tête et qui déjà quelques jours plus tard quand je prends le temps de me relire parce que je me dit qu’il faut que je clique sur “publier” ne sont plus si d’actualité que ça. Alors ils restent là, témoins d’une émotion, d’une réflexion, écrits bruts de décoffrage parfois sans queue ni tête. Victimes collatérales de la vitesse à laquelle ma vie de maman active a repris.

Je sais que je vais devoir plus que jamais m’employer à “résister” à cette vitesse. Mais que c’est difficile. Déjà ce week-end les obligations sociales reprennent et je sais que dimanche quand sera venu le temps de préparer la semaine à venir j’aurais eu l’impression d’avoir manqué de temps pour moi. Car c’est le temps pour moi qui sert de variable d’ajustement quand il y a des tas de choses à faire.

Résignée. J’ai peur de l’être un peu trop et de me laisser submerger de nouveau pas la vague. Il va falloir vraiment que je résiste à ça. Et il va falloir choisir mon chemin. Se laisser porter par la vague ou aller a contre-couant et ralentir. Ralentir, un acte de résistance ?! Je le crois. De plus en plus.

Les actions citoyennes non-violence se sobt multipliées ce jeudi 17 juin, partout en France pour éviter un retour au Monde d’Avant, la convention citoyenne pour le climat s’apprête à voter 150 mesures pour la sauvegarde de la planète. Moi je crois que mon action non-violente va être de ralentir, même si pour ça, il va falloir me faire violence – paradoxe. Encore et toujours. De ne rien faire qui soit futile, inutile, ou alors socialement convenu mais qui me pèse. Ralentir. Le plus souvent possible. Ou alors à défaut de ne rien faire, prôner le “riendre” (merci à la génitrice de cette expression qui se reconnaitra si elle passe par là…) et les solutions lentes pour montrer combien c’est un élément incontournable de notre monde d’après et qu’il va falloir vraiment qu’on arrive à l’intégrer dans nos emplois du temps comme durant le confinement. Ce qui me rassure c’est que de nombreuses personnes disent avoir été enchantées par ce confinement. Elles y ont retrouvé du plaisir, de la Joie, un rythme plus confortable. Pourvu que cela dure et que ce ne soit pas totalement la fin d’une période mais le début d’une nouvelle façon de vivre. Par contre ne vous méprenez pas, je ne souhaite pas de deuxième vague ni d’un rebond massif de l’épidémie, hein;-) (C’est trop de violence et de souffrance.) Même si ma créativité est en pleine explosion, que les envies fusent et que quelques semaines d’inactivités professionnelles ne seraient pas de trop pour accoucher de tout ce que j’ai envie de créer.

Haut les coeurs !

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