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Ma crise d’adolescence

Il y a quelques jours j’ai fêté mon anniversaire. L’occasion d’un petit bilan…

Je n’ai pas vraiment fait de crise d’adolescence. Je n’ai jamais adopté d’attitude rebelle envers mes parents ou une quelconque incarnation de l’autorité, sauf peut-être le jour où j’ai dit à mon père que je ne ferais pas Khâgne mais que j’irais à la fac. Sauf peut-être le jour où je suis tombée amoureuse et où il a fallu que mes parents acceptent que je n’avais pas forcément envie de me marier AVANT de m’installer avec mon chéri, ce que nous avons quasiment fait dans la foulée puisque cela devenait compliqué à gérer en famille et que je me sentais de moins en moins bien chez mes parents. Sans doute les seuls moments où j’ai pu imposer mon point de vue, ma personnalité et mes envies, sans doute parce que j’étais à un moment de ma vie ou je me sentais aimée, soutenue et importante, telle que j’étais. (merci l’Amour…) Mais ma crise d’adolescence s’est arrêté à ces deux faits majeurs. Rien quoi. Une broutille.

Durant toute mon enfance, j’ai été cette petite fille sage qui fait tout ce qu’on attend d’elle et qui se comporte comme on attend qu’elle se comporte. Enfin j’ai essayé de répondre au mieux à ce qu’on attendait de moi. Petite et jeune fille modèle, moi ?! Presque. Je faisais surtout en sorte qu’on m’oublie et qu’on me laisse tranquille. J’étais bien dans mon monde, bien rêveuse comme il faut, lente, réfléchie, posée, calme, discrète, ayant sans arrêt peur du regard des autres. Me posant plein de questions du genre “que vont-ils penser”, “mais si je fais ça, cela ne va pas plaire”, ou encore “je peux pas m’habiller comme ça, ça va pas le faire”… Bref. Mon enfance, mon adolescence et ma vie de jeune adulte a souvent été empreinte de retenue, de “je suis bien sous tout rapports” parce que c’était plus facile à vivre qu’exposer ma personnalité et qui j’étais vraiment, d’autant plus difficile quand on est pas certaine de savoir vraiment qui on est… et qu’on se sent en décalage avec les enfants de son âge.

Dans les débuts de ma vie professionnelle et entrepreneuriale j’ai souvent été cataloguée comme la fille qui pige vite, la bonne élève qui fait comme il faut.

Mais je crois que je n’ai jamais été en fait cette petite fille sage, ni cette élève modèle. Au fond de moi je suis quelqu’un de très indépendant, qui aime bien faire mais plus par peur du jugement que par goût réel pour le conformisme et le paraître.

J’ai mon propre mode de pensée, parfois débordante, parfois utopiste, mais hypersensible ça c’est certain !

J’aime expérimenter mes propres façons de faire et si elles ne ressemble à aucune autre façon de faire, c’est encore mieux. Je déteste qu’on me dise ce que j’ai à faire, et qu’on dicte ma façon de faire, je crois à l’intelligence humaine et relationnelle et ce qui fonctionne pour quelqu’un ne fonctionnera pas pour moi, je le sais.

Sortir du cadre. J’ai tellement pas eu cette habitude qu’aujourd’hui encore c’est compliqué pour moi d’oser montrer qui je suis vraiment, et oser montrer ma sensibilité, ma vraie personnalité.

Mais à l’aube de mes 40 ans… (Bon ok il me reste 3 années avant de franchir le cap) j’ai cette sensation d’atteindre enfin cette liberté et cette envie d’affirmer haut et fort ma personnalité. Je me sens enfin capable de dire “fuck” et d’assumer.

On dit que la quarantaine est une sorte de crise d’adolescence… la mienne sera t-elle d’autant plus violente que je n’en ai pas vraiment vécu une en temps voulu ? Je me demande bien ce que me réserve les trois prochaines années…

Le temps nous le dira mais je sens que point de vue changement et métamorphose, je suis loin d’en avoir terminé avec la mue de ma carapace d’adolescente.

Parfois même je me surprends encore à me dire en tenant la main de mes enfants et en adoptant la posture maternelle attendue par la société… c’est pas possible que je sois leur mère, au mieux je suis leur grande soeur, leur tante, leur baby-sitter… je ne me suis tellement pas vu “vieillir”.

Moi j’vous dit, ça va déménager les prochaines années…

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