Journal d'un confinement,  Où cours-je ?

Semaine 3. Ce que le confinement a changé dans nos habitudes !

Cette semaine je n’ai pas ressenti le besoin d’écrire tous les jours. L’acceptation de la période historique que nous sommes en train de vivre fait son chemin. Je crois que ça y est, on s’habitue à ce confinement. Chacun a trouvé son rythme, cela est devenu “normal” que l’on soit tous les quatre à la maison quasi 7 jours sur 7. Rapidement après le début du confinement, je me suis intéressée à ce graphique sur les différentes phases que l’on peut ressentir chacun face à ce changement radical dans nos vies. L’illustration est de Catherine Testa (l’Optimiste, ou le compte Instagram Et si on Souriait) elle l’a réalisée après avoir lu un papier qui expliquais la théorie des 5 phases d’un confinement d’après Sina Farzanet. On peut lire la description de ces phases dans cet article. Je crois donc que les premières semaines j’ai plutôt navigué entre la phase 1 et 2 selon les jours. Et que je peut officiellement annoncer sur nous sommes, en tout cas pour ma part, passé en phase 3.

Je n’ai pas ressenti le besoin d’écrire ici cette semaine, parce que j’ai l’impression chaque soir en me couchant de vivre le film “Un jour sans fin”. Quand je ferme les yeux en regardant le réveil, je me refait cette fameuse scène du film, où le personnage se réveille au son de sa radio qui répète jour après jour inlassablement “Bonjour, c’est le jour de la marmotte”… Bref. Je ne voyais aucun intérêt à raconter mes journées qui se suivent, se ressemblent, ou pas, mais qui sont d’une banalité grandissante au fur et à mesure que les jours passent !

Je navigue encore souvent entre culpabilité de me laisser porter par l’instant présent et le petit diable sur mon épaule qui me sussure à l’oreille “tu devrais faire ça, et puis ça aussi. Tiens et puis si tu t’ennuies, tu pourrais faire ce truc qui attend depuis des semaines…”.

Non je ne fais pas plus de ménage que d’habitude, oui, je traine toujours le matin, comme si c’était un dimanche. Oui, nous avons toujours un train de retard dans le rangement du linge. Oui, j’ai toujours des tas de trucs que j’aimerais faire, mais qui attendent sagement que ce soit le bon moment. Mais par contre il y a quand même quelques trucs qui ont changé depuis 3 semaines ! Je me suis donc amusée à dresser une petite liste à la Prévert.

Nous sommes plus souvent tous les deux dans la cuisine en même temps pour préparer les repas, ranger la cuisine.

Les enfants salissent beaucoup moins de vêtements (et ça ça m’arrange point de vue retard de linge…)

Les enfants prennent quasiment une douche tous les jours – en général c’est un jour sur deux depuis qu’ils sont tout petits, car un médecin m’avait recommandé cela pour leur peau atopique. Il n’y a qu’en cas de grosses chaleur que je leur fait prendre une douche tous les jours, ou alors un plouf dans la piscine du jardin. Pendant le confinement, nous avons augmenté le rythme… non pas qu’ils se salissent davantage, mais comme je suis moins speed le soir, donc je ne suis pas tentée par le “bon ben tant pis pour la douche, tu te contenteras d’une toilette de chat…” et puis surtout, une douche avec Gaspard, cela occupe au moins une bonne heure de la journée – et ça c’est pas mal en temps de confinement où il faut trouver des idées pour les occuper ! Il lui faut au moins 15 minutes entre le premier rappel “vas à la douche”, et le moment où il rentre dans la salle de bain. Entre temps, il est allé aux toilettes, ben oui, c’est toujours à ce moment là qu’il a envie d’aller faire la grosse commission… donc il traîne sur le trône (et gagne un temps précieux), ensuite, il court un peu partout avec tout un tas d’excuses plus originales les unes que les autres pour ne pas rentrer de suite dans la salle de bain. J’ai le temps de m’énerver au moins 10 fois, en lui courant littéralement dans toute la maison ! Ensuite s’en vient le déshabillage, qui démarre généralement dans la salle de bain, mais se termine souvent, au choix dans le salon, ou la salle à manger. S’en vient ensuite la bataille pour le faire rentrer dans la douche qui prends au moins 5 minutes “c’est trop froid, c’est trop chaud, non je veux pas me laver les cheveux…” Une fois qu’il y est, j’ai un peu de répit ! Mais la galère reprends 5 minutes plus tard quand je veux le faire sortir “Non maman, encore 5 minutes s’il te plaît, je ne me suis pas savonné, …”. Et ensuite, vous imaginez bien qu’il ne se sèche et ne se mets pas en pyjama en 3 minutes et qu’il mets rapidement ces vêtements au sale, range sa serviette sans que je sois obligée de le répéter 10 fois… Donc toute l’opération prends environ 1h… CQFD. Quoi que je suis mauvaise langue, car en y réflechissant, les douches ne sont plus si compliquées que ça durant ce temps de confinement. Il y va avec plaisir, car une fois sur deux, c’est lui qui décide tout seul d’y aller (souvent poussé par sa soeur qui invente des jeux pour la douche…). La douche galère c’est quand c’est moi qui décide que c’est le jour de prendre une douche et que forcément, comme c’est une décision qui ne vient pas de lui, c’est source de colère, frustration et … de négociations 🙂

Nous nous sommes remis à regarder le 20h, parfois en rediffusion à 21h sur France tvinfo. Ouais c’est pas l’idéal pour le moral et pour les bonnes vibes, mais je me suis remise à regarder très souvent la chaine france tv info durant les premiers jours du confinement et je n’arrive pas à tout couper de ce côté là pour le moment. Un peu comme une droguée qui a besoin de sa dose. Comme pour tout événement majeur, j’ai besoin de comprendre ce qu’il se passe, ce qu’il se joue. Puisque je ne peux pas agir sur les causes, ni sur les conséquences de ces événements majeurs qui nous tombent dessus, j’ai besoin d’en comprendre les tenants et les aboutissants. Et comme je crois qu’on est loin de tout savoir, que les choses évoluent de jour en jour depuis le début de l’épidémie, que même nos autorités et les scientifiques sont loin de maitriser ce que donnera la suite des événements, je crois que je suis loin d’arrêter de regarder les infos.

Nous faisons plus souvent des apéros en pleine semaine. Pas forcément en visio avec des potes, mais juste entre nous histoire de se faire plaisir.

Je ne fais pas davantage de ménage, mais j’arrive à maintenir un minimum de rangement syndical chaque jour et pourtant, c’est pas gagné avec les deux zozos à la maison 24h/24 qui dérangent la maison deux fois plus vite et deux fois plus tout court. Mais comme la table de salle à manger fait aussi office de Table d’école, que la table de salon est un peu devenue mon QG, j’arrive à obtenir un rangement minimum chaque soir, chose que je laisse plus facilement tomber en cours de semaine d’habitude parce que le soir, c’est déjà tellement la course pour que douches, devoirs et repas soient pliés à 20h30, que rajouter du rangement par dessus, j’ai abandonné l’idée. On se contente souvent d’un rangement le mercredi soir et le samedi ou le dimanche.

On écoute plus de musique que d’habitude. Les premiers jours le silence envahissait souvent la maison, surtout quand les enfants étaient dehors, ou dans leur chambre. J’avais besoin de calme je crois pour digérer tout ce qui nous tombait dessus. Depuis un peu plus d’une semaine je ressens de nouveau le besoin d’écouter de la musique et des bonnes vibes que cela amène dans la maison. Ce que je faisais au boulot avant le coronavirus, mais très peu à la maison, sauf pendant que je cuisinais. La musique c’est désormais plusieurs heures par jour dans la maison. Les enfants aussi. Camille connecte sa tablette en Bluetooth à l’enceinte de la maison et écoute ses titres favoris. Je découvre donc un peu mieux ses goûts musicaux.

On arrive mieux à gérer les temps d’écran. Bizarrement, pour ma part je “culpabilise” moins quand je coupe arbitrairement la télé ou leurs tablettes. Je sais qu’ils ont largement le temps de faire d’autres choses qui leur plaisent et que le temps “contrainte” de l’école est bien moins important qu’en temps normal. Donc, pas de pitié pour les écrans. J’arrive à maintenir un temps d’écran souvent inférieur à 2h/ jour. Sauf le week-end où c’est davantage open-bar, mais c’est aussi le prix de ma tranquillité ! Mais Camille ayant besoin de travailler sur PC, on lui en a prêté un qui servait à Bruno avant. Elle est désormais bien à l’aise avec l’interface windows et se débrouille bien avec l’outil. Donc il nous faut gérer une source supplémentaire d’écran !

Les enfants participent un tout petit peu plus aux tâches ménagères (vider les poubelles, aller au compost, gérer les poules…). On a toujours autant de négociations, mais globalement, on arrive à les faire participer un peu plus ! en espérant que cela devienne des habitudes et que cela durera après le confinement.

Ces petits changements peuvent sembler insignifiants, mais si les neuro-scientifiques qui disent qu’il faut environ 3 semaines pour ancrer une nouvelle habitude, ces changements devraient donc perdurer dans le temps, puisqu’on est parti pour que cela dure encore un peu cette histoire. Et c’est plutôt une bonne nouvelle !

Et vous qu’a changé le confinement chez vous ? Quelles habitudes (bonnes ou mauvaises) êtes-vous en train d’installer un peu sans vous en rendre compte.

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