Journal d'un confinement,  Où cours-je ?

No comment

Cette image trouvée sur les réseaux sociaux pourrais résumer ainsi la fin de cette année 2020. Mais finalement No Comment aussi. Mon silence ici veut tout dire. C’est pas que je n’ai pas eu le temps. Mais je n’ai pas eu l’énergie. J’ai vécu le mois de décembre comme un smartphone toujours à 3% de batterie, tu sais le taux de charge qui te fait craindre qu’il lâche à tout moment, mais qui te laisse le loisir de continuer à passer les appels urgents si besoin quand tu ne peux le recharger que de court instants genre dans ta voiture, puisque tu n’as pas ton chargeur secteur avec toi. Depuis début décembre, je me suis rechargée comme j’ai pu, comme on biberonne un smartphone à coup de trop nombreux cafés, de chocolat, de rapides douches brûlantes pour tenter de réveiller mon enveloppe corporelle trop épuisée.

De toute cette année pourrie, ce mois de décembre aura sans doute été le pire. Après un mois de novembre, passer à travailler, à ne faire que travailler dans un climat d’incertitude le plus total, puisque toutes les autres activités nous étaient refusées il a fallu préparer Noël. Côté boulot, je vous passe les détails, mais cela veut dire des journées de production intensives et qui te paraissent interminables mais filent à une allure folle en même temps. Tellement intensives, que je rentrais chaque soir plus harassée que jamais. Courbaturée. Côté perso, il a fallu trouver des idées de cadeaux, acheter des cadeaux, attendre des colis de cadeaux et emballer des cadeaux. Et faire surtout tourner l’économie à tout prix, on nous l’a suffisamment rabâcher dans les médias, la situation sanitaire s’améliore, vous allez pouvoir fêter Noël, n’allez pas au cinéma ou au théâtre, trop risqué, mais allez dans les magasins, au milieu de tous ces gens c’est pas bien grave avec les gestes barrière, mais allez quand même vous faire tester avant d’aller embrasser mamie hein, on sait jamais… comme ça, si vous êtes négatifs le Père Noël pourra passer ! Le tout dans un joyeux bordel à la maison : disputes des enfants fatigués par la fin de cette éprouvante année, et par la découverte d’un asthme chez Gaspard. Les nerfs mis à rude, très rude épreuve.

Il m’aura fallu attendre que tout mon petit monde se soit éloigné de la maison quelques jours pour aller voir la famille de Bruno, après les fêtes de Noël, me laissant seule face à mon immense fatigue, pour que l’élastique de la tension accumulée me pète en plein face et que la force de tenir me quitte. Je n’avais plus rien “à faire” d’autre que penser qu’à moi, à mon bien-être, à comment je me sentais. Cela n’a pas loupé. J’ai littéralement craqué. J’ai été contrainte de prier mes patrons, en urgence hier, en plein jour de repos, de m’octroyer une journée de congé exceptionnel aujourd’hui, alors qu’ils m’avaient clairement fait comprendre que je ne pourrais pas avoir de congés entre Noël et jour de l’an. Je me sentais tout bonnement incapable d’y retourner dans cet état. J’espère avoir suffisamment récupéré durant ces deux jours et avec les trois jours du week-end qui arrivent pour y retourner lundi à peu près en forme, en tout cas suffisamment pour tenir jusqu’en février, date de nos prochaines vacances, ou jusqu’au prochain confinement s’il doit intervenir avant, où nous serons vraisemblablement en chômage partiel.

Je me surprends presque à l’espérer… alors même que j’en redoute les effets sur ma famille, sur mon boulot, sur la société toute entière et sur mes amis entrepreneurs en particulier.

A l’heure de célébrer cette fin d’année, je n’arrive même pas à formuler un voeux pour 2021 autre que celui qui signifierait la fin de tout ce merdier et le retour des contacts, des vrais, des échanges, le retour de l’Art Vivant dans nos vies, le retour à une vie douce, légère, tendre, insouciante et souriante. où on pourrait enfin rayer le mot “acheter” de notre to do list. Tout en sachant très bien que la réalité nous rattrapera aussitôt les bouteilles de champagne vidée et le déjeuner du 1er jour de l’année digéré.

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