Militer

Emploi du temps

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Septembre.

Après les vacances, où on a laissé de côté agenda, obligations, où on a mis la montre au chômage technique, où la seule consigne qu’on donnait aux enfants au camping “soyez rentrés avant le coucher du soleil” et où l’apéro, les repas traînent en longueur… la reprise a été dure.

Chez nous, on a (re)découvert “l’emploi du temps”. Une fille qui entre au collège, ça vous rappelle la réalité de ce drôle de mot qui m’inspire ce billet. Emploi du temps, ce truc qui détermine, fixe sur le papier comment, à quoi tu vas employer ton temps…

“Les profs ont fait un super boulot – me glissait une amie à qui je parlais de l’emploi du temps de ma fille – les heures sont optimisées, elle n’a aucune heure de perm’ ! ”

Cette année, plus que les années précédentes, j’ai très très mal vécu cette semaine précédent la rentrée et ces premiers jours de rentrée. Employer mon temps à remplir toutes ces “obligations sociales” (et pour certaines tout à fait nécessaire, je vous l’accorde : envoyer son enfant sans fournitures scolaires c’est franchement bof bof, et je ne suis pas sure que l’argument de la slow parentalité plaise à Mme Trucmuche, prof de français…) a été une vraie souffrance. J’ai beaucoup râlé, beaucoup soufflé, beaucoup pesté contre ces injonctions et ces habitudes ancrées dans nos sociétés qui veut ce que mois de septembre soit le moment ou tout redémarre – EN MEME TEMPS. Aucune heure de perm’ dans mon emploi du temps à moi ! Sauf en fin de journée, ou exténuée, je n’ai pas pu faire autrement que poser mes fesses sur le canapé et m’abrutir devant la télé ou sur mon smartphone

Il a fallu prendre les rdv, chez le médecin (même pas encore fait en vrai… je procrastine), chez le coiffeur, planifier les repas, les courses, vérifier le bon enchaînement des activités scolaires prévues, vérifier que les enfants aient de quoi s’habiller, remplir les cartables des fournitures de la liste.

Et puis reprendre le rythme. 7h30 levé, 8h15 départ pour l’école, 8h30 départ au boulot.

Vous me direz “tu n’as qu’à pas faire comme tout le monde, préparer les fournitures en juillet, prendre les rdv médecins en plein été, quand les cabinets médicaux sont désertés…” Mais en fait l’anticipation est aussi une charge pour moi. Penser à faire à l’avance ce que je pourrais faire plus tard ne me ressemble pas tellement. Parce que je suis quelqu’un qui n’est bien que dans l’instant présent en fait, quand je pense à l’avenir (plus ou moins proche) cela m’oppresse. Je ne sais pas pourquoi, je crois que je suis tellement consciente que tout peut toujours changer d’un instant à l’autre, que rien n’est plus illusoire et hypothétique que ce qui va se passer dans les heures, jours ou semaines à venir, que “à quoi cela sert de se projeter, bordel ?” Parce que je change d’avis souvent aussi. Donc si j’ai décidé que j’irais tel jour à telle heure, faire telle chose, cela me suffit pour ne plus avoir envie de le faire au moment venu.

Ne cherchez pas le passé, ne cherchez pas le futur ; le passé est évanoui, le futur n’est pas encore advenu. Mais observez ici cet objet qui est maintenant.
Bouddha

 

Je n’aime pas quand la vie est trop prévisible, comme je n’aime pas les routines, la routine en général. Je suis une inconstante de l’utilisation de mon temps. Pourtant il paraît que les routines apaisent, et permettent au contraire de trouver une certaine sérénité sans avoir à trop réfléchir !

Et cela m’inspire cette réflexion … cette question, utile en ce temps de “rentrée”.

Tout comme l’utilisation de votre argent (et puis bim, on va pouvoir aussi parler du fameuse adage capitaliste : “le temps c’est de l’argent”) A quoi allez-vous emploer votre temps cette année ? A quoi votre emploi du temps va t-il ressembler ? Sera t-il très différent de celui de l’année passée ? Ressemblera t-il a votre emploi du temps idéal ou alors en sera t-il très éloigné ? Sera t-il rempli des semaines à l’avance ou allez-vous vous laisser porter par l’inspiration du moment ?

Moi je n’en sais rien – à vrai dire – beaucoup de changement dans ma vie en cette rentrée pour prendre le risque de m’avancer sur le visage que prendront mes semaines cette année, mais je sais que je veux avoir plein d’heure de perm’ … !

PS : Ah si il y a un autre voeux que je vais formuler : devenir une plus grande fervente militante encore pour La Bourgeoise d’en Face qui elle sait ralentir, et nous invite à faire de même ! Ceux qui savent … sauront, pour les autres, on s’appelle, on se fait une bouffe et je vous en parle !

 

 

No Comments

  • runningtkh

    A la fin des années 2000 et à la charnière de l’année 2010 (dit comme ça, on dirait que c’était il y a très longtemps, mais c’est le cas ! 🙂 ) quand les réseaux sociaux n’était pas encore ce qu’ils sont aujourd’hui (des gouffres de temps 😉 ) on s’écrivait des commentaires sur nos blogs.
    Je salue ton initiative en te répondant ici, et non pas sur Facebook !
    Tu abordes des choses dans ce billet qui méritent d’être explorées, par l’écriture notamment : tu dis que penser à l’avenir t’oppresse… As-tu déjà réalisé cet exercice qui consiste à écrire au présent une scène d’avenir heureuse ? Prendre le temps de ressentir dès maintenant et te projeter positivement… cela fait un bien fou ! Bises et bonne continuation (bonne reprise !) de ce blog !

    • Claire

      Oui, oui, j’ai expérimenté ce genre d’exercice, quand j’étais jeune (et pas encore maman) Mais à vrai dire – je ne prends plus guère le temps de prendre ma plume (ou mon clavier) pour ce genre d’exercice et de passe-temps ! Peut-être bien que cette année je vais davantage employer mon temps à écrire 🙂

  • CELINE

    Quel bonheur de te lire sur ce blog.
    Quel bonheur de constater que je ne suis pas la seule à mal vivre cette période de rentrée.
    Tout comme toi je suis fatiguée de ce rythme effréné, de ces obligations d’achats, de ces fiches de renseignements à compléter, de ces documents a fournir, de ces reunions interminables, de ces rendez-vous à prévoir.
    Tout comme toi j’anticipe rarement parce que ce n’est pas moi et toutes ces contraintes ne m’inspire qu’une chose… remettre au lendemain.
    Bienvenue septembre, joli mois de l’année où la chaleur de l’été laisse place au matin frais, où l’oisiveté que l’on s’était accordée laisse place à des listes interminables de choses à faire et à penser.
    Le monde s’agite de nouveau et il faut suivre… avec ou sans motivation il faut replonger dans son quotidien (foutu quotidien), assurer sur tous les plans, jongler entre sa vie pro et sa vie de maman, le tout avec joie et bonne humeur.
    Bref tu l’auras compris… vivement octobre !

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