Militer,  Réfléchir

Chronos, quand tu nous tiens !

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Chronos. C’est un des trois termes utilisés par les grecs dans l’antiquité pour désigner le temps.

Celui qui vous happe. Celui qui vous prends dans ses griffes. Celui qui vous prends dans sa spirale.

Ce temps qui file sans qu’on arrive à le rattraper. Ce temps perdu. Celui qui dit que “le temps c’est de l’argent”. Celui qui dit “tu es en retard”. Celui qui impose son rythme. Celui qui ne nous laisse pas le choix. Sauf de lui désobéir.

Ce temps c’est celui qui m’a fait renoncer à mon statut d’entrepreneur à temps complet. Parce que vivre sans cesse avec Chronos sur votre dos, c’est vivre avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. Il vous dit que vous n’êtes jamais assez efficace, que vous perdez votre temps, qu’il faut en gagner. Qu’il faut faire mieux, plus vite. C’est le temps de l’injonction de perfection, de performance. De course. Épuisant. Surtout pour quelqu’un comme moi qui a besoin de temps et d’espace. Et qui fonctionne beaucoup plus à l’inspiration, au ressenti.

Je ne pouvais plus le laisser me guider 7 jours/7 , car même si je m’octroyais quelques jours de répit par mois, il était toujours là, tapi dans l’ombre et attendait encore et toujours le moindre ralentissement de ma part, pour surgir avec sa copine Culpabilité et auto-flagellation.

Alors oui, je lui ai laissé une place presque plus importante à Chronos : en acceptant un boulot salarié. Autant vous dire que j’offre de mon temps, de ma disponibilité à un patron, contre une valeur numéraire et monétaire. Le temps c’est toujours de l’argent. Mais comme ce ne sont que 25h hebdomadaire, le reste du temps, ou le temps qui me reste, j’en fais ce que je veux. Bien plus facilement qu’avant en fait. Parce que je mesure exactement le temps que je donne pour “gagner ma vie”. Il s’agit juste de faire ce qu’on me demande de faire dans le temps que j’ai décidé de donner à une entreprise (qui a malgré tout du sens pour moi…). C’est tout simplement plus facile, plus de sérénité pour moi, moins de stress et moins de contraintes presque. Parce que je sais que les heures en dehors de cette contrainte, sont pour moi. Que je peux en faire exactement ce que j’ai envie de faire, ce que mon inspiration me dicte de faire. Et si c’est rien et ben je fais rien. Et si c’est travailler je travaille !

Se libérer de cette contrainte de “gagner de l’argent” (et donc du temps) commence à libérer de nouveau ma créativité. J’ai envie d’explorer, de tester, d’écrire, de dessiner… Tout ce qui m’anime en fait depuis toujours, mais qui avait en grande partie disparu à cause de ce fichu Chronos.

 

 

 

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