Journal d'un confinement,  Où cours-je ?

Semaine 4. Un air de vacances

Cette semaine de confinement aurait du être une semaine de vacances chez les grands-parents pour les enfants et de relâchement pour nous. Dimanche 5 avril au matin, nous aurions du mettre les enfants dans le train et profiter d’une semaine de travail mais plus tranquille, sans enfants. Nous en aurions sans doute profité pour aller au cinéma, pour dîner à pas d’heure, et savourer une maison rangée durant plus de 24h de suite ! Cette semaine aurait du se conclure par un week-end en famille, chez mes beaux-parents puis par une ou deux nuits dans une cabane dans les arbres.

Avec tous les événements, j’ai très vite compris que nous ne pourrions pas partir en week-end en famille. J’aurais pu le regretter, en être affectée, être en colère, et ruminer ce à quoi nous renoncions. Mais cette semaine, je ne me suis que rarement rappelé ce que nous aurions du faire et à quel endroit nous aurions du être. J’ai réussi à me détacher parfaitement – sans regrets aucun ni tristesse de ce à quoi nos vacances auraient du ressembler. Je ne sais pas comment je suis arrivée à être dans cette posture. Et lorsque je voyais des posts passer cette semaine disant “nous aurions du être en Thaïlande, ou alors à tel endroit…” avec un brin de nostalgie, je finis par m’interroger sur ma capacité spécifique à ne pas avoir d’attente spécifiques des vacances, des week-ends ou des événements festifs. Je ne m’attends jamais à rien d’extraordinaire, je ne fonde jamais des espoirs démesurés en ce genre de chose. Je crois que j’ai pris cette habitude pour ne plus jamais être déçue en quoi que ce soit. Ou alors parce que j’ai développé une faculté particulière à me satisfaire de l’instant présent et d’être reconnaissante pour ce qui arrive par surprise, pour ce que je n’attendais pas et qui m’est offert comme par magie ? Je ne sais pas. Je ne m’explique pas ma capacité à ne jamais être déçue.

Et du coup je n’ai absolument pas abordé cette semaine dans l’esprit “je suis en vacances, je dois en profiter”. Mais cet esprit de vacances s’est quand même rapidement installé chez nous cette semaine sans qu’on le provoque ou qu’on le veuille.

Couchés plus tard, ralentissement encore plus important que les trois premières semaines de confinement. Perte totale de repères. Car avec l’école à la maison, il y avait des rendez-vous… un emploi du temps à peu près établi. Je pensais garder un rythme, mais en fait, j’ai très vite lâché et cela nous a fait plutôt du bien. J’ai vraiment eu l’impression d’être en vacances à la maison. Couchés tard, levés tard. Seuls les enfants ont conservé un levé vers 8h. Bon bref. Ils ont du coup passé pas mal de temps devant les écrans le matin, le temps qu’on se lève et qu’on se prépare. En fait, c’est le manque de contraintes régulières qui nous a vraiment permis de lâcher-prise. Un peu comme en vacances, on avait moins l’oeil sur la montre.

Encore une fois, cela montre combien c’est notre vie sociale, la société autour de nous qui nous impose son rythme la plupart du temps, car quand on écoute nos propres rythmes, et ben, le temps s’allonge tranquillement et est doux avec nous…

La semaine s’est déroulée tranquillement donc, entre dessin, écriture pour moi, jeux dehors pour les enfants, les 30 minutes de lecture/repos en début de chaque après-midi, un peu de rangement et de bricolage pour Bruno. On a pu prendre plusieurs repas de midi sur la terrasse les premiers jours car nous avons eu de très belles journées !

Le temps s’est écoulé vraiment très tranquillement. J’ai démarré la confection de masques car dans les médias cela parle déconfinement et port du masque potentiellement obligatoire … J’ai avancé dans le traitement et rangement du linge en retard. J’ai expérimenté un nouveau logiciel de dessin pour mes mandalas.

Mais j’ai surtout réduit ma consommation d’infos et de réseaux sociaux. Cela m’agace de plus en plus fortement ces râleries, ces critiques incessantes de ce que fait mal ou bien ce gouvernement. Je n’en peux plus des gens qui se croient experts en infectiologie, en gestion de crise et qui se permettent de critiquer la moindre décision.

Cette énergie négative m’affecte davantage que l’anxiété et les conséquences que le virus aura sur nos vies futures.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *