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Tueurs d’Espoir

Il y a plus d’un an, alors que nous étions à peine sortie de la crise des gilets jaunes, je prenais connaissance de la création de la Convention Citoyenne pour le Climat, je reprenais espoir. Enfin, une expérience de démocratie citoyenne allait se vivre en France, avec sans doute pas mal de difficultés face à cet exercice inédit. Comme toutes les premières fois, ce ne serait pas parfait, cela n’aboutirait peut-être pas à grand chose. Mais je me disait que cela aurait au moins eu le mérite d’exister, de créer un précédent.

Neuf mois de travaux collectif plus tard, en pleine crise sanitaire mondiale, alors que le sentiment d’urgence, dans une partie de la population est de plus en plus grand, la Convention Citoyenne pour le Climat, a accouché de 150 mesures en faveur du Climat. On peut lui reprocher beaucoup de chose sans doute. Mais je suis effarée, attristée, dépitée de l’écho médiatique que cela a depuis quelques jours. Un déchaînement de dénigrement stériles et empreints de tellement d’ignorance, de peurs, et de moqueries, qui si elles ne sont pas nommées de cette façon, en sont bien !

Je voulais vous partager la vidéo de la clôture de la Convention que Cyril Dion (à voir ici), qui a été garant du bon déroulé démocratique de cette Convention, a publié sur un fameux réseau social. Ce n’est pas tellement le contenu de la Convention qui m’intéresse, même si évidemment, il y a de très bonnes mesures, et de moins bonnes. Ce n’est pas vraiment ce dont j’ai envie de parler. J’ai envie de parler d’Espoir, d’émotions, de ce que cette expérience a d’inédit et combien, presque plus que le contenu, la forme, l’existence même de cette convention est un progrès et quelque chose qui devrait être reconduit à l’avenir. Cyril Dion l’exprime parfaitement dans son intervention, objet de la vidéo qu’il a partagée, à la cloture des travaux de la Convention.

Alors quand les politiques, les commentateurs, les experts en tout et en rien, critiquent, démontent soigneusement tout le travail réalisé par ces 150 personnes, je suis peinée, je ressens une profonde injustice pour ces citoyens tirés au sort, et qui ont participé à cette Convention, parfois même sans n’avoir au départ aucune connaissance ou conscience de ce qui se joue en ce moment sur la Planète. Je pense qu’ils ont beaucoup bossé. Ils ont sans doute aussi beaucoup débattu, échangé, ce sont beaucoup formés, ont joué le jeu. Ils ont parfois écrit des propositions osées, qui vont dans le bon sens. Je me demande ce que doivent ressentir ces participants à la Convention en lisant dans la presse tout ce dénigrement, ce déchaînement de commentaires négatifs, de critique faciles et démagogiques.

J’en reviens à ce que j’écrivais dans mon précédent billet. Dans quel état est notre système et notre Monde pour que des gens qui critiquent tellement le pouvoir en place, se permettent également de juger, de critiquer une expérience inédite, qui justement vient bousculer le pouvoir. Comment peut-on, à l’occasion de chaque initiative nouvelle qui va dans le sens de l’intérêt commun, ne pas chercher à en reconnaître les côtés positifs, le progrès que cela représente, de ne pas daigner y voir ce qu’il faut y voir : une avancée démocratique et une opportunité pour faire avancer les choses dans le bon sens ! Râler et critiquer par principe avant d’écouter ses propres émotions et ses propres sentiments qui permettrait de comprendre pourquoi on est tenté de réagir ainsi. Dans beaucoup de réactions sur les plateaux télé, plus que les critiques et les râleries, je vois en filigrane les peurs. La peur que l’on touche à son petit confort. La peur de voir ses croyances sur le récit patriarcal & capitaliste, le seul que l’on nous a raconté tout au long de notre vie, s’effondrer.

Le déni collectif s’incarne puissamment dans les médias ces derniers jours, alors que justement à cette période charnière, on aurait pu en profiter pour distiller un espoir, montrer qu’il y a des “solutions” pour le monde d’Après. Au lieu de ça les médias, les journalistes, les personnalités politiques sont en train de tuer toute forme d’Espoir en essayant d’incarner eux-même “la bonne solution” dans l’unique but de se faire élire à la prochaine échéance. Le nouveau récit que les français convaincus par un changement de paradigme essaient d’essaimer, de commencer à raconter passe alors pour un doux rêve, comme une fantaisie.

Comment redonner de l’Espoir ? Comment démontrer que puisque nous n’avons pas le choix de changer radicalement de système, autant se remonter les manches de suite, avant que ce soit trop tard, (si ce n’est pas déjà trop tard) ? Et qu’une vie plus sobre, plus respectueuse du vivant, plus proche de la nature, plus lente, moins matérialiste est aussi belle et désirable que ce que nous promettait la révolution industrielle au début du siècle précédent ? Je n’ai pas de réponse. Je la cherche. Je voudrais tellement contribuer à diffuser cet Espoir. Je vais essayer modestement, très modestement ici, dans les associations où je “milite”, de porter ce message. Puisque nous ne pouvons pas compter sur les médias, ni sur les politiques pour le faire.

En attendant, je repense à ce visuel que j’ai partagé pour d’autres raisons il y a déjà plusieurs années sur mes profils de réseaux sociaux. Aujourd’hui cela résonne en moi très fortement. A tous les tueurs d’Espoir, laissez parler ceux qui y croient !

#citation : Ceux qui pensent que c'est impossible sont ...

Et maintenant, à Emmanuel Macron de jouer !

Et pour en savoir plus, évidemment, rendez-vous sur le site de la convention citoyenne pour le climat : https://www.conventioncitoyennepourleclimat.fr/

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