Etre soi-même,  Journal d'un confinement,  Où cours-je ?,  Réfléchir

Bordel d’émotions

En levant les yeux vers mon olivier pendant ma sieste cet après-midi… j’ai eu devant moi la représentation végétale de ma rentrée. Un vrai fouilli, un brouillard d’émotions et l’impression douloureuse de ne pas réussir à se sortir de ce labyrinthe, de ne pas trouver la solution ailleurs que dans l’appel du sucre. Solution bien éphémère et aussi fondante que ses effets réconfortants s’estompant bien trop rapidement à mon goût.

Trois semaines d’un tourbillon de colère, de fatigue, de tristesse, de violence reçue en plein coeur, de trajet en voiture au bord des larmes après le boulot, de sommeil agité. Et malgré mon antidote : l’éternelle tentative de reconnexion à ma joie en faisant à la maison que des trucs que j’aime faire…  Je n’y arrivais pas. Cette rentrée était vraiment trop dure. J’ai décidé que tant pis. Je n’y arriverais peut-être pas sans aide de quelqu’un cette fois-ci. J’ai lâché prise. Et j’ai accepté de ne pas aller bien.

Depuis quelques jours – depuis que j’ai lâché prise – ça va mieux, bizarrement. Pourtant c’était pas gagné. Un bon rendez-vous avec mes patrons pour leur dire, mes ressentis, mon malaise et essayer de trouver des solutions ensemble à ce regain d’activité à absorber en même temps qu’un déménagement de l’atelier, que l’accueil et la formation d’un nouveau salarié quasiment chaque semaine. Une prise de conscience et la reconnaissance de leur part de responsabilité m’a soulagé de ce poids sur la poitrine qui ne me lâchait pas. Le management et la conduite du changement c’est pas donné à tout le monde, même dans une petite structure. Des siestes, trois cette semaine. De la musique beaucoup, avec mon casque pour bien me couper de ce monde qui se déshumanise et perds tout bon sens petit à petit sous pretexte de principe de précaution. Et mon refuge : mon hamac et mon olivier. Des surgelés, des repas livrés, des pizzas au feu de bois pour s’alléger côté cuisine. On réequilibrera plus tard. Pas de devoirs des enfants pour pas trop charger la mule. En même temps Gaspard a déjà été absent pour deux jours de laryngite. Et puis la maîtresse aussi. Donc no soucis.

Je suis pas encore tout à fait sur pied, le moral n’est pas encore au beau fixe. Mais demain je teste la réflexologie plantaire et ce n’est pas la suspicion Covid des enfants (ben ouais la rentrée 2020 c’était trop easy à vivre alors on s’est ajouté ça histoire de bien toucher du talon le fond de la piscine) qui va m’empêcher d’aller à ce rdv. Masquée, gélifiée de la tête aux pieds s’il le faut… mais j’irais réequilibrer toute cette énergie bancale et tout ce fouilli intérieur coûte que coûte. Manu dirait “quoi qu’il en coûte” et je vais lui piquer l’expression. La liberté de prendre soin de soi, de son moral et de son système immunitaire est à défendre quoi qu’il en coûte. Surtout en ce moment. Alors prenez soin de vous. Coûte que coûte. Tant pis pour les devoirs des enfants et pour le ménage, tant pis pour les invitations qu’on décline et pour les siestes qui durent trois heures et vous empêchent de faire ce qu’il faudrait faire (genre les courses et les papiers) si vous en avez besoin. Surtout si du côté de vos émotions c’est le bordel. Ne vous oubliez pas, surtout en ce moment. Plus particulièrement en ce moment. Et lâchez vous la grappe. Je vous jure ça fait du bien. Vous ne serez pas parfait.e mais vous irez bien ou mieux !

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